31 janvier 2010
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(source de la photo: www.operadeparis.fr) Il me semble bien que j'ai vu danser Kader Belarbi pour la première fois à Toulouse, je devais être adolescente. Et j'avais beaucoup aimé.
C'est un nom que j'avais retenu, aussi quand je le vois passer sous mes yeux, cela éveille mon intérêt.
Il a quitté le ballet de l'Opéra de Paris en juillet 2008 (il était danseur étoile), et travaille maintenant à divers projets, dont des ateliers à Toulouse, "Osons danser". Je devais participer à un cycle de 4 ateliers d'aileurs à Toulouse en janvier, je n'ai pas pu y aller, coincée par la neige, dommage...
J'ai eu la bonne surprise de constater qu'un article lui était consacré dans le dernier numéro de Danser (magazine mensuel consacré à la danse) et j'ai eu beaucoup de plaisir à lire son interview.
Il y a deux choses qu'il dit qui me parlent beaucoup, même si ce n'est pas révolutionnaire. Je me permets de trsncrire ici un extrait, en espérant que cela vous donne envie de lire l'article en entier!
Cela parle de la définition d'un danseur. Kader Belarbi parle du moment où il a pris conscience de ce que signifie être danseur.
"Cette prise de conscience m'a permis de définir le danseur comme un état."
Ca c'est la phrase qui m'a le plus touchée. Ca rejoint un sentiment que je ressens parfois même ce n'est pas encore très clair pour moi tout ce que cela veut dire, implique...
(suite)
"A partir de là j'ai abordé la danse d'une autre manière. Je n'ai jamais considéré l'interprète comme un faiseur, mais comme un créateur. Quand on me donne quelque chose à danser, je ne veux pas simplement l'exécuter: il faut que j'y trouve quelque chose qui me stimule, que je porte en moi et qui soit différent de ce que la partition chorégraphique donne ou réclame. Tout en respectant le style chorégraphique ou esthétique. Mais il faut que j'inscrive quelque chose de personnel. Sinon, je ne sais pas où je suis, je peux devenir transparent."
D'ailleurs Kader Belarbi travaille maintenant comme chorégraphe, suite logique... et il dit à propos de son travail de chorégraphe quelque chose que je trouve étonnant...
"[Danser] Que demandez-vous à un interprète ou à une compagnie comme qualité primordiale?
[Kader Belarbi] Être vivant et s'approprier. Même si le résultat est différent de ce que j'aurais pu penser, ça ne me gêne pas. Pour moi, c'est cela être danseur. Je ne pense pas qu'un chorégraphe doivent être autoritaire. De toute façon, il ne le peut pas. A un moment donné, il est impuissant, il est en-dehors de la scène à partir de la première, la pièce ne lui appartient plus. Il n'est qu'un transmetteur et un point de cohérence."
Je ne suis pas assez au fait de l'attitude des chorégraphes en général pour savoir si cette opinion est partagée ou non, mais je la trouve intéressante. En fait, dans tous les domaines de la vie où j'ai pu me trouver en position de transmettre, j'ai toujours eu à l'idée que ce que je donnais, je n'avais aucun contrôle dessus et que ce n'était pas souhaitable, que pour que le receveur puisse vraiment se servir de ce que je transmets, il doit se l'approprier, seulement ainsi il pourra utiliser pleinement ce qui a été transmis et être authentique, en accord avec lui-même et faire passer à son tour un message, une émotion.
Vraiment très intéressant ce danseur et chorégraphe.
Vous pourrez voir Kader Belarbi lors de la "Soirée Kader Belarbi":
- A nos amours (avec Monique Loudières, autre étoile de l'Opéra de Paris): Halle aux Grains, Toulouse, 12 au 17 février et à la Comète - scène nationale de Châlons-en-Champagne, 23 février.
- Kader Belarbi danse Mats Ek: la Comète-Scène nationale de Châlons-en-Champagne, 20 avril.
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